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Un nouvel ordre public économique réunionnais est en route

27 mai 2019

Après les Assises des Outre-mer, le Livre Bleu et le Grand Débat National, le Président de la République et le
Premier ministre ont fait récemment un certain nombre d’annonces en matière de fiscalité, d’équilibre territorial,
de démocratie participative et d’urgence climatique. L’Etat a désormais pleinement conscience que les problématiques
réunionnaises exigent du cousu main, c’est-à-dire des réponses adaptées à 100% à notre territoire. À La
Réunion, les fractures économique, sociale et territoriale vis-à-vis de la métropole sont encore nettement visibles
malgré les grandes lois sur la départementalisation et la décentralisation. Et ce que les mouvements sociaux ont
permis de dénoncer depuis des années, c’est que pendant des décennies, c’est une société d’inégalités qui s’est
construite et qui s’est durablement installée dans l’île. Le coût de la vie à La Réunion est devenu insoutenable
pour beaucoup trop de Réunionnais, touchant désormais de plein fouet les classes moyennes. L’opacité des prix
et les monopoles ont participé à une lente et pernicieuse destabilisation du vivre-ensemble réunionnais.

Pour répondre à tant d’excès, il a été permis pendant des décennies de recourir à tout ce qui pouvait jouer un
rôle d’amortisseur social, comme les contrats aidés, le recrutement d’agents publics et la sur-rémunération, ce
que l’état des finances publiques de notre pays permet de moins en moins. La cherté de la vie est, avec l’emploi,
le sujet majeur qui préoccupe les Réunionnais. Et le rôle de l’État est essentiel. Il est de la responsabilité de l’État
d’encadrer les prix et d’assurer la transparence totale de la formation des prix, de lutter aussi contre toutes formes
de monopoles, ce qu’a dénoncé à juste titre le Président de la République lors du Grand Débat National dans ses
échanges avec les maires ultramarins en début d’année. L’État doit être régulateur surtout dans nos territoires
perçus comme isolés. Le conseiller régional est un élu local, lui aussi très attendu par la population d’une part,
dans son rôle de proximité au quotidien et d’autre part, dans l’assurance de voir aboutir tous les projets pour
lesquels les Réunionnais ont voté favorablement.

L’opportunité d’agir aujourd’hui pour La Réunion est historique. Il est urgent de faire cesser le cycle des dysfonctionnements
connus de tous. Parce que l’économie réunionnaise est à la fois sur-administrée et peu concurrentielle,
la Région Réunion a proposé un discours d’ambition, ce que l’État propose de faire à présent. Parce que
le modèle économique et social actuel ne marche pas, un nouvel ordre public économique est nécessaire. Et la
Région Réunion l’a bien compris comme d’autres également dans l’île. C’est la raison pour laquelle la Collectivité
régionale a signé le contrat de confiance et expérimenté avec les services de l’État la certification de ses comptes.
Zones franches, structuration de filières de production et d’innovation dans notamment les domaines de l’agroalimentaire
et de l’énergie, stratégie économique et coopération régionales renforcées, démantèlement des filières
de monopoles commerciaux, décisions et arbitrages des préfets mieux adaptés aux problématiques locales, etc.
Ce sont là des pistes de réflexion et de décision publiques proposées par le Président de la République qui vont
dans le bon sens commun et qui annoncent une révolution positive des mentalités : une relation de confiance
entre l’État, les Collectivités et la population réunionnaise.

C’est ce que le Gouvernement s’engage aujourd’hui à instaurer avec sa réforme constitutionnelle de différenciation
territoriale et c’est ce que la Région Réunion demande depuis quelques années déjà l’expérimentation dans
les domaines de la fiscalité, de l’aménagement du territoire et la coopération régionale.

Telle est la voie engagée par la Région Réunion au travers de l’émancipation réunionnaise.