Retour

Pour un nouvel ordre économique Réunionnais

19 mars 2018

Lors du forum Mondial économique à Davos en janvier dernier, le Président de la République a voulu marquer les esprits des dirigeants de la planète en affirmant que la mondialisation était désormais en crise. Après les crises sociale, économique, financière, politique et même spirituelle, voilà maintenant que c’est au tour de la mondialisation. Toutes ces crises que traversent la France depuis le choc pétrolier de 1977, un vrai celui-là, mais aussi l’Europe et les États-Unis, seraient la cause des nationalismes et donc de tous les maux sociétaux qui radicalisent nos sociétés modernes, allant du mariage pour tous à l’immigration moins clandestine qu’il ne parait. Même si les mots du Chef de l’État sont percutants, la France a sa part de responsabilité et avant de s’aventurer avec entrain vers une économie plus ouverte encore, faisons un semblant de diagnostic sur la marche des crises de ces 40 dernières années.

Les crises financières et leurs conséquences dans le monde entier, y compris à la Réunion, ont été provoquées par les dérives du système économique et financier depuis la crise de 1929 aux États-Unis. En vérité, l’économie est un système de prédation comme un autre. Au fil des siècles et des générations, l’enrichissement des nations et des particuliers a su produire et surfer sur des bulles, le tout reposant sur une économie de plus en plus hors sol, transfusant les paradis fiscaux, véritables poisons contre toutes les politiques publiques raisonnables de développement économique et budgétaire. Rappelons-nous des effets dévastateurs de bulles internet, immobilières, financières, alimentaires, pétrolières, des matières premières, du photovoltaïque, des arts, etc., et finalement de cette fâcheuse tendance à vouloir tout monétiser jusqu’a créer la bulle des bitcoins. Une économie hors sol, une austérité budgétaire de l’État et des Collectivités publiques, des paradis fiscaux obèses, des multinationales de plus en plus souveraines au détriment des États.

Aujourd’hui, il serait irréaliste de croire en une économie, quelle que soit sa taille, puisse prospérer dans un système autosuffisant et fermé au monde. La Réunion a toujours rêvé d’être le Singapour français et européen dans l’Océan Indien, pleinement connectée aux continents africain, européen et asiatique. Sans vaste contrées ni ressources prolifères, La Réunion veut quand même prendre sa part de mondialisation et la clé qui pourrait lui ouvrir cet accès est bien celle de la différenciation territoriale telle qu’annoncée par le Président de la République. La Réunion veut définitivement s’émanciper du passé et rompre avec les chaînes monopolistiques. La Réunion veut s’intégrer dans une stratégie de prospérité française et européenne pour s’ériger en puissance économique dans la zone de l’Océan Indien. Cela nécessite une nouvelle philosophie politique, administrative et financière de nos institutions publiques et privées : former plus de cerveaux, plus d’éducation, plus de formation, des universités d’excellence, plus d’innovations grâce notamment à des incitations fiscales choc, moins de règles et de procédures nationales, faire de La Réunion un territoire exemplaire dans l’économie verte et la lutte contre le changement climatique, faire de la Réunion une plateforme industrielle de labellisation aux normes française et européenne des produits étrangers, etc. Ce changement culturel, la Région Réunion en a fait la proposition au gouvernement du Président Macron en évitant soigneusement les pièges partisans, les seuls responsables des girouettes du Ne rien faire qui condamne depuis trop longtemps les Réunionnais. Cette stratégie de la différenciation sera pleinement profitable aux classes moyennes et défavorisées de notre territoire ultrapériphérique. Nous voulons un nouvel ordre économique réunionnais pour une Réunion prospère, équitable, ouverte sur le monde.

Le groupe majoritaire RÉUNIONNOUS