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La marche de l’Histoire Réunionnaise

28 octobre 2019

Les élus de la majorité régionale souhaitent d’abord et avant tout saluer l’action et la mémoire du Président
Jacques CHIRAC, un grand homme d’État au service de notre pays. Les Réunionnais se souviendront de lui
comme ayant été un président proche du peuple, profondément attaché à ses racines et à son histoire, à la fois
sensible et très préoccupé par les enjeux du 21e siècle. Ce que Jacques CHIRAC laisse derrière lui fait désormais
partie de notre héritage collectif qui nous oblige. Cet héritage nous inspire à poursuivre l’oeuvre politique commencée,
en veillant à agir davantage sur le long terme, en donnant du sens à la parole et à l’action politique,
en lui donnant de la profondeur. Dans une société française secouée par les crises et les mutations, la France a
besoin de renouer avec son unité, sa dignité et sa fierté, d’être depuis la fin du 18e siécle, la patrie des Lumières
et des Droits de l’Homme, une terre d’accueil et d’asile aussi.
Les Outre-mer, la France métropolitaine et l’Europe ne doivent pas être un espace économique et commercial
monopolisé et fermé, déstructuré et désolidarisé au détriment de l’emploi local, de la gestion locale et de ce qui
est territorialement considéré comme biens communs locaux ou nationaux. Réduire le Français à un numéro de
compte bancaire et à un consommateur animal, impulsif, serait un acte odieux de déshumanisation. Réduire un
territoire à une zone purement géographique, déculturée et déracinée serait la mort annoncée de nos terroirs et
ressemblerait vraiment au générique de fin de l’Histoire de la France et des Français. Jacques CHIRAC aimait passionnément
les Français, les Réunionnais, l’histoire des peuples et des civilisations qui sont le sel de l’Humanité
pour en avoir fait un grand musée à Paris. Mais, il nous laisse bien plus que cela.

Jacques CHIRAC était profondément et résolument moderne. Et être moderne, ce n’est pas forcément être à la
mode. Le mémoriel est fondamental. En 1995, Jacques CHIRAC est le premier Président de la République à avoir
reconnu la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs et en 2001, la traite négrière et l’esclavage
sont reconnus comme étant un crime contre l’Humanité. Ce sont là 2 actes forts qui ont participé à pacifier, à
apaiser et à consolider la cohésion de la société française. En 2002, lorsque Jacques CHIRAC déclare à Johannesbourg
que Notre maison brûle et nous regardons ailleurs, il est question d’environnement et de développement
durable qui sont désormais, pour la majorité de la population française, au centre de notre équation politique
et économique. Suite aux attentats du 11 septembre 2001, Jacques CHIRAC rompt avec l’Atlantisme exclusif en
refusant de suivre les Américains dans la guerre contre l’Irak qui se basaient sur des documents pour le moins
discutables. La politique internationale de la France avait ainsi affirmé avec d’autres pays la voie du multipolarisme,
alternative essentielle dans une mondialisation barbare entre les États-Unis et la Chine.