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Pour le droit à l’expérimentation réunionnaise

25 juillet 2017

Les élus du groupe majoritaire régional Réunionnous tiennent à féliciter Nadia RAMASSAMY, Nathalie BASSIRE et David LORION pour le mandat et la confiance que viennent de leur renouveller les Réunionnais. Ce sont 3 conseillers régionaux devenus députés de La Réunion. Ils ont eu le courage de se présenter tels qu’ils sont, avec les convictions politiques qui sont les leurs, sans se cacher derrière un masque ou une posture politicienne d’infortune, dans un contexte politique national de confusion et de grand chambardement. Cette clarté, cette franchise a fini par payer parce qu’un peuple sait toujours quand on lui ment ou quand on le trompe. La sincérité de l’engagement des conseillers régionaux, leur volontarisme est bien plus grand que la somme de toutes les agitations calculées depuis des mois. Les Réunionnais ont voté. Et ce sont 3 conseillers régionaux qui ont été élus avec succès. Nous leur souhaitons bonne chance pour les combats qu’ils sauront mener avec audace et justice dans l’intérêt supérieur de La Réunion.

Parce que la tâche est immense et les chantiers nombreux, les nouveaux députés de La Réunion devront parler d’une seule et même voix et concentrer leurs efforts s’ils veulent contribuer très vite et très fort à la réussite de notre territoire quand d’autres déploient tant d’énergie à retarder ou arrêter des chantiers majeurs pour le développement de l’île. A La Réunion, la situation d’urgence économique, sociale et sanitaire est connue depuis de nombreuses années : chômage de masse, pauvreté et précarité de longue durée, crises sanitaires multiples, chiffres de la délinquance inquiétants, etc. Combien de records malheureux faut-il encore à La Réunion pour que Paris nous donne enfin les moyens d’agir en responsabilité avec nos spécificités. Éloignement de la métropole, insertion régionale indianocéanique nécessaire ? Le Président de la République a officiellement reconnu dans son programme, devant les membres du Congrès à Versailles : le temps de l’émancipation, de l’expérimentation et de la responsabilisation des territoires est venu sans pour autant menacer notre attachement profond aux valeurs universelles de la République, ni à l’indivisibilité de notre grande nation. Cela correspond en tous points aux paramètres fixés par le Président de Région depuis 2010. Cette volonté de changer de paradigme économique, de rompre avec la spirale d’une dépendance trop contraignante, c’est tout le sens de l’émancipation soutenu par le Président Didier ROBERT au moment de la célébration des 30 ans de la Région Réunion. Cette volonté d’expérimenter, d’innover de nouvelles responsabilités au niveau local correspond au droit à l’expérimentation clairement voulu par la Région Réunion en 2016 dans plusieurs champs de compétences, mais resté sans réponse de l’Etat : celui d’une fiscalité autonome et incitatrice, celui de l’aménagement cohérent du territoire et celui d’une coopération régionale renforcée dans la zone de l’océan Indien.

Depuis 2015, la Région Réunion porte comme priorité absolue le message de vouloir libérer notre économie et l’initiative entrepreneuriale sur tout le territoire réunionnais et il est très encourageant de voir que le Président MACRON l’ait pleinement reconnu au travers de son programme lorsqu’il était candidat et ensuite devant tous les parlementaires. Nous sommes très loin des mesures en demi-teinte comme le bouclier qualité-prix ou encore la loi égalité réelle qui correspond davantage aux exigences antillaises que réunionnaises. Chaque territoire comporte ses propres spécificités et si Paris souhaite que l’Outre-mer se relève vraiment et s’autonomise en toute intelligence, ce n’est pas une loi d’ordre général qui suffira, mais la reconnaissance d’une confiance mutuelle et rénovée entre l’Etat et chaque région d’Outre-mer. Les assises de l’Outre-mer ne devront ni s’éloigner ni tarder dans ces objectifs de conquêtes sociale et économique.